2.4 Copernic une rupture avec le passé ?
Le 24 mai 1543 peu de temps après la mort de Copernic, son œuvre principale De revolutionibus orbium paraît. On remarque que dans cet ouvrage, l'érudit polonais s'exprime avec prudence notamment par peur de la réaction de l'Eglise. Dans sa préface, Copernic déclare que sa théorie est absurde et qu'elle va à l'encontre du bon sens. Grâce au contenu de cet ouvrage, on peut noter que Copernic n'est pas réellement en rupture avec le passé. En effet, le savant polonais, de par son concept n'a pas vraiment fait de réel progrès vis à vis de la théorie de Ptolémée (conservation des épicycles…). De plus, lors de ses démarches expérimentales, Copernic adopte un point de vue traditionnel, il cherche à être toujours en conformité avec l'univers aristotélicien c'est à dire avec le monde des Anciens. Il déclare ouvertement que c'est pour pouvoir retrouver la théorie du mouvement circulaire uniforme (théorie ancienne), qu'il a eu l'idée de remplacer le système de Ptolémée par la théorie héliocentrique. On peut noter que cette dernière n'a pas en soi été perçue comme un bouleversement. Mais l'importance de ce nouveau concept, dépasse le simple domaine scientifique. Copernic a ouvert la voie à une révolution ayant pour but de détruire l'autorité des Anciens sur la science. Le savant polonais montre à ses héritiers que la solution au problème posé par les anciennes théories réside dans le modèle héliocentrique. Copernic sème le trouble parmi les astronomes, les philosophes et les théologiens de son époque, les uns le considèrent comme le père de l'astronomie moderne, les autres pensent que sa théorie est absurde et dangereuse. Ces découvertes remettent en question la place de l'être humain dans l'univers et la validité de préceptes admis depuis des siècles. Cependant, Copernic n'a à l'époque aucune preuve de ses dires. Ces dernières vont être trouvées par ses héritiers tels Galilée ou Kepler: la révolution copernicienne est alors en marche.
